vendredi 2 décembre 2011

Rêveries du voyageur solitaire…

Afin de poursuivre sur le mode poétique le voyage inauguré au texte précédent...

Si la vie que nous menons
Tisse nos jours en contrefaçon,
Prenons la route et chevauchons,
A dos de rêves sur cheval d'arçon.

Ouvrons la fenêtre sur le monde !
Dans le salon la mappemonde
S'éclaire d'un sourire qui nous invite
A lui rendre sans plus tarder une visite.

Voici l'aube qui se lève en habits de rosée
Sur l'étang aux roseaux baignés de brume.
Voici la friche, la lande, la chapelle posée
Au creux du vallon  que le soleil exhume.

Voici  les collines fermant l'horizon des plaines
Où  viennent buter les vagues brunes des labours.
Voici la terre ouverte et le printemps des graines
Et les temps espérés des éternels retours…

Voici le couchant qui hésite entre l'or et le cuivre.
Les cornes des cargos nous invitent à les suivre
Vers des rives offrant le faste et la misère,
L'insouciance assumée et le rêve éphémère.


Voici les rochers noirs que la houle bouscule,
Des îles en chapelet où croissent les ajoncs,
Le rire grinçant des mouettes au crépuscule
Quand derrière les murets s'abritent les moutons.

Voici la longue file des cimes solitaires,
Géants assis sur leurs trônes de pierre,
Irisant les nuées de leurs neiges immaculées,
Au-dessus des plateaux qu'entaillent des vallées.

Voici les torrents enflés par les moussons,
Fauves pressés dans leurs rages coutumières,
De retrouver le fleuve, la plaine des joncs,
Et la jungle s’ouvrant au puzzle des rizières.

Voici l’océan apaisé quand vont s’ouvrir les voiles
De la nuit déroulée aux poussières d’étoiles,
La lune à son zénith éclaboussée d’argent
Et barrée par le trait d’un avion transhumant.

Voici enfin le ru, la forêt, les chemins familiers
Qui ramènent au logis les rêveurs égarés,
Quand le soleil a crêté d'or la cime des peupliers
Et dissipé les songes que la nuit avait brodés…


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